En cliquant sur le lien suivant vous pouvez lire un appel de ce syndicat pour rassembler des témoignages d’expériences démontrant les méfaits de l’inclusion qu’ils qualifient de “systématique” :
Si le modèle scolaire français est en crise, SNUDI-FO confond manifestement les effets et les causes.
Un modèle en crise
Il existe un consensus pour établir que le modèle scolaire, l’école, ne parvient pas à remplir les missions qui lui sont allouées. Les élèves sont de plus en plus nombreux à ne pas s’y sentir en confiance pour apprendre, les professeurs sont déconsidérés et travaillent dans de mauvaises conditions, les personnels scolaires sont abandonnés dans une situation de précarité délétère.
Pis, le modèle scolaire est confiné à un paroxysme de l’utilitarisme où l’on ne forme pas des citoyennes et des citoyens mais de futurs travailleurs. Parcoursup en est la conclusion affirmée.
Dès lors, il devient évident qu’il faut mobiliser davantage de moyens, instaurer de nouvelles formations pour les professionnels de l’école et réfléchir à une école adaptée à notre époque, qui respecte enfin les enjeux républicains de l’éducation nationale.
En cela, les syndicats, les professionnels, les parents, les enfants partagent le constat que cela ne peut plus durer.
Le problème n'est pas l'enfant
Ce qui est fort dommageable avec l’appel de ce syndicat, c’est précisément qu’il considère que l’école ne peut pas accueillir tous les enfants.
En effet, l’école actuelle ne le peut pas nécessairement.
Mais cet appel se trompe de cible en incombant la responsabilité aux enfants en situation de handicap, instaurant ainsi l’idée que ces enfants ne pourront jamais être inclus. Ce qui est alors remis en cause n’est pas le système scolaire, mais la politique du gouvernement à vouloir intégrer tous les enfants à l’école. C’est tout d’abord une approche validiste, mais également anti-républicaine puisque l’école publique a le devoir légal de pouvoir accueillir absolument tous les enfants.
La Neurodiversité-France appelle donc ce syndicat à conserver une approche critique du système scolaire en ayant en tête que les enfants sont la priorité, et non à essentialiser le handicap des enfants afin de s’arroger une compétence que ce syndicat ne possède pas, et à juger quels enfants peuvent rester et lesquels doivent partir.
De plus, cet appel ne tient pas compte des conséquences négatives de cette exclusion. Exclusion sociale avec des enfants mis dans des institutions où les scandales de maltraitance et d’abus se multiplient et où très peu de cours sont dispensés. Exclusion sociétale par la suite avec des enfants condamnés une fois adultes à rester hors de la société sans l’ombre d’un espoir professionnel, familial, économique.
Un syndicat enseignant a le devoir de faire mieux.
Le problème, c'est le regard
Le regard que le système a sur ces enfants, et que ce syndicat a désormais sur eux aussi. Des enfants qui seraient incapables d’apprendre, qui ne pourraient pas vivre dans un groupe, et qui seraient des boulets pour les professeurs. Dans un cadre adapté, avec des formations adéquates pour les professionnels, et des moyens pour de bonnes conditions d’enseignement et d’apprentissage, cette inclusion serait une réussite pour ces enfants mais également pour les autres enfants et pour l’intégralité des personnes qui œuvrent dans les établissements scolaires.
N’est ce pas autour de ce projet que des syndicats devraient réfléchir ?
Aider tous les enfants, c’est aider tous les professeurs.
Aider tous les enfants, c’est sauver l’école.