Par Céline Carette et Céline Hasbrouck avec la contribution de Jean-Pierre Blaevoet et Joël Decat
Céline Hasbrouck, membre de la Neurodiversité-France et Celine Carrette nous transmettent à travers cet ouvrage un témoignage important qui relate leur métier d’enseignante auprès d’enfant en situation de polyhandicap. Un livre fondamental !
Ouvrage exceptionnel. Il est d’ailleurs rageant qu’une publicité importante ne soit pas faite autour de cet ouvrage qui mérite d’être lu par tout le monde, professionnels, comme non professionnels.
Livre écrit par Céline Carette et Céline Hasbrouck sur leur expérience d’enseignantes au sein de l’IEM du Bord de Lys à Houplines, nous sommes ainsi témoins des découvertes et des progrès spectaculaires de ces enfants si exceptionnels à bien des égards. L’on y apprend les capacités secrètes potentielles que ces enfants peuvent déceler ainsi que les limites de notre société qui demeurent patentes.
Livre riche en témoignages
Les témoignages pour clore l’ouvrage des familles ainsi que d’un des enfants cité sont très émouvants et extrêmement instructifs. Les poèmes de cet enfant m’ont d’ailleurs littéralement ému et ont suscité mon admiration. La parole donnée aux autres professionnels de l’Institut est également intéressante.
Personnellement j’y retiens plusieurs choses :
- Je n’étais pas un spécialiste des spécificités liées au polyhandicap et je ne le suis toujours pas mais j’ai compris beaucoup de problématiques notamment pratiques qui pourraient être écartées pour faciliter l’apprentissage de ces enfants.
- Quelque chose qui m’a également interpellé, c’est que la notion de consentement des enfants, consistant à ce que les adultes agissent en demandant aux enfants leurs volontés n’apparaît que lorsque les capacités d’apprentissages sont découvertes. Sans jugement moral, ce n’est pas du tout le sujet, il y a une réflexion à avoir sur nos préjugés quant au sens même du consentement et se demander si le consentement nécessite des capacités. C’est un débat philosophique et psychologique à avoir qui permettrait de solutionner beaucoup d’incompréhensions. Car le livre retranscrit bien le changement de comportement lorsque les enfants sont enfin consultés, décident enfin pour eux-mêmes et met bien en avant ce que les adultes interprétaient des pensées des enfants et qui se révélaient parfois fausses. Il y a je pense une vraie analyse à construire autour du consentement car cela participe justement à la structuration d’une autonomie mais surtout d’une indépendance. (merci à ce livre d’avoir explicité la différence entre ces deux notions).
- Il y a dans le livre un questionnement sur l’inclusion scolaire, et en effet l’école d’aujourd’hui n’a pas les compétences ni les capacités matérielles pour accueillir. Mais en changeant le système (modèle italien, refonte de l’urbanisme) cela peut être réfléchi pour un certain nombre d’enfants. Peut être pas tous. Mais qui sait ?
- Une réflexion sur la formation des professionnels doit aussi se poser car l’on voit bien les préjugés qui existent dans les formations actuelles.
- Anecdotique dans l’ouvrage mais crucial dans la vie, les familles qui ne peuvent avoir accès aux technologies qui pourraient changer énormément de choses au quotidien car elles sont trop chères. Je le savais, mais ce type de rappel insiste sur le scandale que cela représente.
J’ai été très ému par ce livre, très intéressé, passionné même et je suis honoré d’avoir pu le lire et de savoir qu’il existe des enseignants aussi impliqués.
Un petit merci à Juliette Speranza car c’est grâce à son livre « L’échec scolaire n’existe pas » que j’ai eu connaissance de ces géniales enseignantes et de leurs parcours à l’IEM du Bord de Lys.